Récupérations de maladies graves COVID-19 : leçons de survie de la septicémie

Plus de 17 millions de personnes ont été diagnostiquées avec la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) dans le monde au 30 juillet 2020, avec plus de 665 000 décès.

Les patients atteints d’une maladie grave développent une septicémie virale et un syndrome de détresse respiratoire aiguë, qui affecte jusqu’à 20 % des personnes hospitalisées pour le COVID-19 (SDRA). Bien que l’on ait accordé une grande attention aux symptômes potentiellement uniques de l’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), bon nombre des symptômes initiaux et des résultats de la COVID-19 sévère sont similaires à la septicémie produite par d’autres infections.

Environ 80 % des patients atteints de COVID-19 qui sont admis dans les hôpitaux et 60 % de ceux qui sont traités dans les unités de soins intensifs (USI) survivent. Cependant, on s’attend à ce que de nombreux survivants du COVID-19 souffrent d’une morbidité à long terme, semblable à celle que connaissent les autres survivants de la septicémie.

Que pouvons-nous attendre de la guérison du COVID-19 ?

Depuis la découverte du SRAS-CoV-2 en janvier 2020, peu de données ont été publiées sur les conséquences et le rétablissement à long terme des cas graves de COVID-19. Lorsqu’on examine le sort anticipé des survivants du COVID-19, il est utile de mener des recherches sur des populations de patients pertinentes, telles que celles infectées par d’autres coronavirus, par une septicémie toutes causes confondues ou par une maladie critique générale. De multiples difficultés résultant de la septicémie et de la maladie critique ont été documentées dans ces populations, qui ont été appelées  » syndrome post-soins intensifs  » ou  » syndrome post-sepsie « .

Une méta-analyse de 28 études portant sur 2 820 patients a examiné les résultats à long terme après une maladie grave causée par d’autres coronavirus (SRAS et MERS) et a constaté des taux élevés de syndrome de stress post-traumatique (38 %) et de dépression (33 %), ainsi que de dysfonctionnement pulmonaire, de tolérance réduite à l’exercice et de qualité de vie liée à la santé, six mois après la maladie.

Bien que la déficience cognitive, une caractéristique clé du syndrome post-sepsis, n’ait pas été étudiée dans ces études, une étude de cohorte prospective portant sur 516 adultes âgés ayant survécu à un sepsis toutes causes confondues a révélé qu’elle était liée à une augmentation de près de 3 fois des chances de déficience cognitive modérée à sévère (de 6,1 % avant le sepsis à 16,7 % après) et au développement d’une ou deux nouvelles limitations fonctionnelles, telles que l’incapacité de se laver, d’aller aux toilettes ou de s’habiller de manière autonome (de 6,1 % avant à 4 % après).

Les survivants de la septicémie sont également exposés à des problèmes de santé ultérieurs. Dans les 90 jours, jusqu’à 40 % des patients sortis de l’hôpital après un sepsis sont réhospitalisés, le plus souvent pour une infection récurrente ou une aggravation de problèmes de santé chroniques5. 5 Ces conséquences à long terme ont souvent un impact significatif sur la vie des patients. Selon une méta-analyse de 51 études (7267 patients) ayant survécu à une maladie grave, seuls 33 %, 55 % et 56 % des patients qui travaillaient auparavant ont repris le travail 3, 6 et 12 mois après la maladie. 6

Si les déficits cognitifs, physiques, psychologiques et médicaux sont fréquents après une septicémie, les manifestations cliniques varient considérablement. Par exemple, certaines personnes souffrent principalement de symptômes cognitifs (perte de mémoire, difficulté de concentration), tandis que d’autres acquièrent surtout des restrictions physiques (intolérance à l’exercice, lassitude, dysphagie) ou des conséquences psychosociales (anxiété, dépression, cauchemars). En outre, ces conséquences négatives peuvent ne pas être limitées aux personnes souffrant de maladies graves. Dans des études portant sur des survivants de pneumonies toutes causes confondues, on a constaté que les troubles cognitifs légers et la démence étaient fréquents, indépendamment de la gravité de la pneumonie. Dans une étude portant sur 143 survivants du COVID-19, dont 13 % ont été hospitalisés dans une unité de soins intensifs, plus de 90 % ont signalé des symptômes résiduels 2 mois après l’apparition du COVID-19 (les plus fréquents étant l’épuisement, la dyspnée et les douleurs articulaires).

Les guérisons dues au COVID-19 seront-elles uniques ?

On ne sait pas encore si la guérison du COVID-19 sera différente de celle des autres infections qui provoquent une septicémie. Comme les signes aigus du COVID-19 sévère sont comparables à ceux de la septicémie en général à bien des égards, on s’attend à ce que les survivants du COVID-19 sévère soient confrontés aux mêmes obstacles que les autres survivants de la septicémie. En revanche, la COVID-19 peut générer certaines séquelles spécifiques en raison d’éléments uniques de la physiopathologie de l’infection par le SRAS-CoV-2.